Depuis notre oeuf jusqu'à l'enfant à naître, un long parcours reste encore à parcourir.
La cellule-oeuf devra subir de nombreuses multiplications puis ses cellules-filles devront se différencier afin d'aboutir au nombre et à la diversité concidérables d'un organisme adulte.
Le développement de l'embryon puis du foetus est un phénomène complexe qui se déroule en plusieurs phases.
La première est appelée clivage ou segmentation. Il s'agit d'une série de mitoses qui aboutit à une structure de l'embryon appelée morula.
Puis, l'oeuf subit la nidation, c'est-à-dire son implantation dans la paroi utérine.
Les premières phases de différenciation interviennent alors : formation d'un embryon didermique, gastrulation.
L'embryon commence alors à prendre "forme" par le phénomène de neurulation.
Nous avons vu que la fécondation s'accompagne déjà d'une première mitose de l'oeuf. Cette multiplication ne s'arrête pas là. Ce processus va durer 4 jours au cours desquels d'autres mitoses suivent. Vous remarquerez que celles-ci se font sans différenciation des cellules ni augmentation de taille de l'embryon. En effet, la structure obtenue, la morula, est un amas de quelques dizaines de cellules et de diamètre sensiblement identique à celui de la cellule-oeuf. Les cellules-filles qui la composent sont appelées blastomères. La morula est donc constituée de cellules contenant peu de cytoplasme en regard de la quantité d'ADN et de la taille de leur noyau. Au cours des premières divisions, elles sont maintenues ensemble par la membrane pellucide qui ne disparaîtra qu'au moment de l'implantation. Puis, le génome des cellules commence à s'exprimer et des protéines formées viennent établir des jonctions inter-cellulaires pour assurer la cohésion des blastomères entre eux.
Dès cet instant, sans être différenciées, les cellules sont déterminées. En effet, les cellules situées à la périphérie de l'oeuf seront amenées à former un tissu nommé trophoblaste alors que les cellules internes constitueront le bouton embryonnaire ou masse cellulaire interne.
La segmentation de l'oeuf s'accompagne de sa migration. Aidé des mouvements péristaltiques des muscles de la paroi tubaire, des cellules ciliées ainsi que du flux liquidien, l'embryon rejoint la cavité utérine.
Enfin, la dernière étape du clivage est appelée blastulation. Il s'agit de la formation d'une cavité, nommée blastocèle, entre les cellules de l'embryon. Celle-ci se remplit de liquide. Les cellules du trophoblastes forment un épithélium monocouche dont les cellules en contact avec le blastocèle sont aplaties alors que celles qui supportent la masse cellulaire interne, isolées à un pôle, ont une forme cubique.
Cette étape s'achève au bout du 6ème jour environ. La structure finale est donc une blastula. Sa taille est supérieure à celle de l'oeuf mais uniquement à cause de la cavité liquidienne. L'embryon n'a donc pas encore subi de croissance à proprement parlé.
La morula | La blastula | ||
Elle est le signal de départ de la croissance de l'oeuf.
Avant même l'implantation, on constate déjà des phénomènes d'interaction entre l'oeuf et l'organisme maternel. Notamment, quelques heures après la fécondation, on trouve dans le sang maternel, l'EPF (Early Pregnancy Factor) témoin de cette fécondation. Egalement, la membrane pellucide commence à se dégrader avant le contact avec la paroi utérine sous l'action d'une protéase sécrétée par l'endomètre. Puis, celle-ci se romp sous l'effet de mouvements d'expansion de la blastula.
L'oeuf sorti de son enveloppe s'arrête au contact de la paroi utérine et y déclenche une réaction inflammatoire qui se traduit par une hypervascularisation du site de fixation.
A partir du 7ème jour, l'oeuf commence à pénétrer à l'intérieur même de l'endomètre. Des microvillosités se forment et interagissent au niveau des cellules endométriales et des cellules trophoblastiques. Ces dernières érodent l'épithélium ovarien, atteignent la lame basale, la traverse et atteignent les vaisseaux sanguins dont la paroi est elle aussi érodées.Le trophoblaste est alors en contact direct avec le sang maternel. Ce type de formation placentaire est dit hémo-chorial (le chorion étant l'autre nom du placenta).
Dès son entrée en contact avec l'endomètre, l'oeuf commence sa croissance qui devient rapidement exponentielle. C'est surtout le trophoblaste qui est le siège de ces mitoses. En effet, la croissance de l'oeuf réclame des nutriments en quantité considérable. Pour cela, doit se mettre en place un puissant organe d'échange entre l'embryon et le sang maternel.
Après quelques multiplications, le trophoblaste subit une différenciation, ses cellules périphériques fusionnent pour former un syncytium, le syncytiotrophoblaste.
La nidation s'achève entre le 12ème et le 14ème jour. Le stoma et l'épithélium ovarien se referment derrière l'oeuf. Le développpement de celui-ci aura donc lieu à l'intérieur même de la paroi utérine.
L'embryon implanté et l'ébauche placentaire | |
Cette transformation du bouton embryonnaire a lieu simultanément avec l'implantation.
Vous en voyez une représentation dans le schéma ci-dessus.
D'une part, les cellules du bouton embryonnaire en contact avec le blastocèle subissent une délamination. Elles prennent la forme d'un épithélium de cellules applaties qui délimite une nouvelle cavité : le sac vitellin primitif.
D'autre part, une troisième cavité se forme au sein du bouton embryonnaire : la cavité amniotique.
Les cellules qui forment le plancher du sac vitellin forment l'hypoblaste, alors que celles du toit de la cavité amniotique constituent l'ectoblaste primaire.